Life and Correspondence of David Hume, Volume I (of 2)


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FOOTNOTES:

[441:1] See ante, p. 218.


APPENDIX B.
LETTERS REFERRED TO IN THE TEXT.[456:1]

I.—LETTERS FROM MONTESQUIEU TO HUME.[456:2]

(1.)

J'ai reu Monsieur, comme une chose trs prcieuse, la belle lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'crire au sujet de mon ouvrage. Elle est remplie de rflexions si judicieuses et si senses, que je ne saurois vous dire quel point j'en ai t charm. Ce que vous dites sur la forme dont les jurs prononcent en Angleterre, ou en Ecosse, m'a surtout fait un grand plaisir, et l'endroit de mon livre o j'ai trait cette matire est peut-tre celui qui m'a fait le plus de peine, et o j'ai le plus souvent chang. Ce que j'avois fait, parce-que je n'avois trouv personne qui eut la-dessus des ides aussi nettes, que vous avez. Mais c'est assez parler de mon livre que j'ai l'honneur de vous prsenter. J'aime mieux vous parler d'une belle dissertation o vous donnez une beaucoup plus grande influence aux causes morales qu'aux causes physiques—et il m'a paru, autant que je suis capable d'en juger, que ce sujet est trait fond, quelque difficile qu'il soit traiter, et crit de main de matre, et rempli d'ides et de rflexions trs neuves. Nous commenmes aussi lire—M. Stuart et moi—un autre ouvrage de vous o vous maltraitez un peu l'ordre ecclsiastique. Vous croyez bien que Monsr. Stuart et moi n'avons pas pu entirement vous approuver—nous nous sommes contents de vous admirer. Nous ne crmes pas que ces Messieurs furent tels, mais nous trouvmes fort bonnes les raisons que vous donnez pour qu'ils dussent tre tels. M. Stuart m'a fait un grand plaisir en me faisant esprer que je trouverois Paris une partie de ces beaux ouvrages. J'ai l'honneur, Monsieur, [457]de vous en remercier, et d'tre avec les sentimens de la plus parfaite estime, votre trs humble et trs obissant serviteur.

Montesquieu.

(2.)

Monsieur j'ai reu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'crire du 16 de Juillet, et il ne m'a t possible de la lire qu' aujourdhui, cause d'une grande fluxion sur les yeux et que n'ayant point actuellement de secrtaire Anglais je ne pouvois me la faire lire. J'tois prt y faire rponse quand Mr. Le Mosnier est entr chez moi, et m'a parl de l'honneur qu'on veut faire mon livre en Ecosse de l'y imprimer, et m'a dit ce que vous m'avez dj appris par votre lettre. Je suis trs oblig vous Monsieur et Monsieur Alexandre, de la peine que vous avez prise. Je suis convenu avec M. Le Mosnier que je ferais faire une copie des corrections que j'ai envoies en Angleterre, et Paris, de la premire dition de Genve, en 2 volumes in 4to qui est trs fautive, et qu'il se chargeroit de les envoyer. J'ai reu Monsieur, les exemplaires de vos beaux ouvrages que vous avez eu la bont de m'envoyer, et j'ai lu avec un trs grand plaisir l'essay sur l'esprit humain, qui ne peut partir que d'un esprit extrmement philosophique. Tout ceci est rempli de belles ides, et je vous remercie du plaisir que la lecture m'en a fait; l'gard de la citation des Lettres Persanes il vaut autant que mon nom y soit que celui d'un autre, et cela n'est d'aucune consquence.

La rputation de Monsieur le Docteur Midleton est certainement venue jusqu' nous. Notior ut jam sit canibus non Delia nostris, et j'espre bien me procurer l'avantage de lire les ouvrages dont vous me parlez. Je sais que Mr. de Midleton est un homme minent. J'ai Monsieur l'honneur d'tre, &c.

Je vous prie Monsieur, de vouloir bien faire mes compliments trs humbles Mons. Stewart: il fairoit bien de venir nous revoir cet automne prochain.

(3.)

J'ai Monsieur reu l'honneur de votre lettre avec la postille qui y est jointe, et j'ai de plus reu un exemplaire de vos excellentes compositions par la voie de Milord Morton. Mr. de Jouquart qui a form le dessein de traduire l'ouvrage de Monsr. Wallace, me dit hier qu'il traduiroit aussi le vtre sur le nombre des peuples chez les anciennes [458]nations. Cela dpendra du succs qu'aura sa traduction qui est la premire qu'il ait faite. Il est certain qu'il a tous les talents qu'il faut pour s'en acquitter, et je ne doute pas que le public ne l'encourage continuer. Le public qui admirera les deux ouvrages, n'admirera pas moins deux amis qui font cder d'une manire si noble les petits intrts de l'esprit aux intrts de l'amiti; et pour moi, je regarderai comme un trs grand bonheur, si je puis me flatter d'avoir quelque part dans cette amiti. J'ai l'honneur d'tre, &c.

II.—LETTERS FROM THE ABB LE BLANC TO HUME.

Referred to in vol. i. p. 366, and p. 408.

(1.)

Monsieur,—La traduction de vos discours politiques, que j'ai l'honneur de vous envoyer, est la preuve la plus clatante que je pouvois vous donner de l'estime que j'en fais; vous en serez peut-tre plus content si j'avois t porte de profiter de vos lumires. Je vous prie, et votre intrt s'y trouve comme le mien, de me faire la grce de la lire avec attention, et de m'avertir des endroits, ou malgr toute l'attention que j'y ai apporte, j'aurois pu m'carter de votre sens. J'en profiterai la premire dition, ainsi que des remarques, changements, ou additions, qu'il vous plaira me communiquer, soit l'occasion de vos discours, soit sur les autres ouvrages Anglois dont je parle dans mes notes.

Je vous prie encore Monsieur que ce soit le plus tt qu'il vous sera possible, car il est bon de vous dire que cette traduction, grce l'excellence de l'original, se dbite ici comme un Roman; c'est tout dire, notre got pour les futilits vous est connu; il vous toit rserv de nous y faire renoncer, pour nous occuper des matires les plus dignes d'exercer les esprits raisonnables. Le Libraire m'avertit qu'il sera bientt tems de penser la seconde dition. J'attendrai votre rponse pour l'enrichir de vos remarques qui feront que celle-ci sera reue du public avec encore plus d'applaudissements.

Je profite de cette occasion pour vous offrir une amiti qui vous sera, peut-tre, inutile, et vous demander la vtre que je serois trs flatt d'obtenir. Il semble que l'auteur et le traducteur sont faits pour tre lis ensemble: il est prsumer qui celui que traduit un ouvrage a d'avance ou du moins pous la faon de parler de celui qui l'a fait. J'ai trouv dans vos discours un politique Philosophe, et un Philosophe citoyen. Je n'ai moi-mme donn aucun ouvrage qui ne porte ce double caractre, et je me flatte que vous le trouverez [459]dans les Lettres d'un Franois, si par hazard elles vous sont connues.

J'ai l'honneur d'tre, avec les sentiments d'estime dont je viens de vous donner des tmoignages publics, et cette sorte de respect que je n'ai que pour quelques Philosophes tels que vous. Monsieur, votre trs humble et trs obissant serviteur,

L'Abb Le Blanc, Historiographe des Btiments
du Roy de France.



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